Généralités sur le paganisme

Paganisme est un terme employé depuis le 6e siècle par les chrétiens pour désigner la religion de ceux qui ne sont ni chrétiens, ni juifs. Il vient du latin paganus (païen). Au 6e siècle, ce mot pouvait aussi servir à désigner les habitants des campagnes par opposition à ceux des villes.

HISTOIRE
La première attestation de l'emploi de ce terme pour désigner ceux qui ne sont pas chrétiens se trouve sur l'épitaphe de la tombe d'une enfant de Sicile, Julia Florentina, ayant vécu quelques mois. L'épitaphe fait état de sa brève vie en indiquant qu'elle est née païenne puis qu'à l'âge de 18 mois et que quelques heures avant son dernier souffle, elle fut baptisée.

Marius Victorinus est le premier auteur chrétien à employer le terme paganus en son sens nouveau. Marius Victorinus précise : "les Grecs, c'est-à-dire les païens". À cette époque, ceux qui sont désignés comme "les Grecs" sont les anciens philosophes dont les œuvres sont à la base de toute éducation littéraire. Marius Victorinus identifie ainsi les païens aux hommes unanimement reconnus comme comptant parmi les plus savants de l'histoire.

Augustin écrit pour sa part qu'il nomme païens : "les adorateurs de la multitude des faux dieux".
Orose considère tout simplement que les païens sont des paysans. Pour ce qui concerne les textes législatifs, le terme apparaît en premier lieu dans une loi promulguée en 370 par l'empereur Valentinien. Selon ces lois, les païens sont ceux qui pratiquent la magie, qui sont considérés comme superstitieux ou dans l'erreur.


LE NEOPAGANISME
Le paganisme réel, dont parlaient les pères de l'Église, désignait les grandes religions des Romains et des Grecs.
La religion romaine est basée sur le culte des ancêtres intercesseurs, croyant en des forces invisibles, universelles, bienfaisantes et immortelles qui dirigent le monde et que l'on sait se rendre favorables par la prière ou par une offrande.

On peut néanmoins noter que la "religion des Gentils" se résumait à la vision qu'avaient les juifs et les premiers chrétiens des religions des "Autres". Ce qui recouvrait essentiellement à cette époque les religions grecque, romaine et égyptienne. Ainsi, les Germains n'avaient pas de caste sacerdotale et ne croyaient (selon César) qu'aux divinités dont ils voyaient les effets. Quant aux Celtes, leur société s'organisait autour de la caste des druides, présidant à la fois au sacré et au temporel, puisqu'en plus d'intercéder auprès des divinités, ils présidaient au règlement des contentieux entre individus.

À l'heure actuelle, le terme désigne toute résurgence des anciennes religions de l'Europe pré-chrétienne. La déchristianisation dans les pays occidentaux s'accompagne en effet de la renaissance ou de l'apparition de courants religieux ou philosophiques très divers et souvent désignés par le terme de néopaganisme.

Il peut aussi s'agir de religions naturelles basées sur le culte de la Nature ou du Cosmos, réalité englobante sacrée d'où proviennent les dieux et les hommes et au sein de laquelle dieux et hommes évoluent et se rencontrent dans un rapport différencié. Les dieux et les autres entités spirituelles sont immanents au monde et à l'homme qui participe souvent d'ailleurs de ce domaine sacré par son origine ou une part de sa constitution.

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